LES SALINS D’HYERES
IN SITU

A l’hiver 2023 -2024, je réponds à l’offre du directeur des Salins d’Hyères d’y installer mon chevalet.
J’arpente digues et talus, entre ciel, terre et mer, à la découverte des Vieux Salins puis les Pesquiers.
La lumière, les reflets des nuages couchés sur la terre, sont mes premières impressions, quelle vision !
L’eau-miroir reflète les ombres du ciel et les bordures arborées de lauriers, pistachiers, roselières, tamaris, ajoncs… Le bleu intense n’est pas encore au rendez-vous, salicornes et sansouires ont revêtu leur robe sanguine.
Cette visite par le dessin et la peinture me permet d’apprivoiser la géométrie du lieu : rives et bordures ourlées de blanc encadrent les tables salantes, ce territoire façonné par l’homme pour en extraire une ressource vitale, le sel, mais aussi un lieu privilégié pour nombre d’oiseaux, insectes, poissons….
Les ocres, orangés, rosés de l’eau saturée de sel sont fascinants et m’attirent.
Une légère brise et tout est flou, un nuage et tout s’éteint.
Dans le silence pourtant, hérons, cormorans, aigrettes… criaillent et s’ébrouent. Ma présence les fait fuir, désolée. J’observe les flamants qui, après une course sur la surface de l’eau, prennent leur envol en puissance et en majesté avec leur cri particulier. Saint John Perse le dit si bien dans ses poésies…
Parfois ils s’invitent sur la toile !
Je longe les digues à la recherche d’un point de vue, d’une perspective intéressante et m’installe. Dire la maîtrise des saliniers qui ont façonnés ces circuits hydrauliques et leur rendre hommage. Ces croisillons de bois imbibés de sel ont traversé le temps, ils enserrent des blocs de roches pour consolider les digues. Les alignements et le reflet des piquets rythment l’étendue des marais.
J’aime et découvre « ce territoire du vide » entre terre et mer.

ninon anger
mai 2024

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